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français vers anglais: Caring for an Otter in Distress General field: Sciences Detailed field: Zoologie
Texte source - français PRISE EN CHARGE DUNE
LOUTRE EN DETRESSE
CONDUITE A TENIR ET SOINS VETERINAIRES
Mai 2015
Les auteurs :
Helene JACQUES et Fabrice CAPBER, docteurs veterinaires, specialistes de la Loutre d'Europe ([email protected] et [email protected]).
Avec la collaboration de :
Rachel KUHN, SFEPM, animatrice du Plan National d'Actions en faveur de la Loutre d'Europe et Veronique BARTHELEMY, DREAL du Limousin, en charge du pilotage administratif du PNA Loutre.
Citation recommandee : JACQUES H., CAPBER F., KUHN R. & BARTHELEMY V. (2015). Prise en charge d'une Loutre en detresse : conduite a tenir et soins veterinaires. Plan National d'Actions en faveur de la Loutre d'Europe 2010 - 2015. SFEPM, 34 P.
Photos de couverture : Fabrice CAPBER (1, 2), IOSF (3) et Helene JACQUES (4)
Remerciements : Nous remercions l'IOSF (International Otter Survival Fund) pour les photos du centre de soins.
SOMMAIRE
Introduction 3
I. La Loutre d'Europe en quelques mots 5
A. Presentation de l'espece 5
1. Description 5
a) Aspect general 5
b) Dimorphisme sexuel 5
2. Habitat et utilisation de l'espace 6
3. Regime alimentaire 7
4. Reproduction et dynamique de population 7
B. Repartition 7
C. Statuts de conservation et de protection 8
1. Statuts de conservation 8
2. Statuts de protection 8
II. Prise en charge d'une loutre en detresse trouvee dans la nature 9
A. Que faire en cas de decouverte d'une loutre visiblement en detresse ? 9
B. Structure d'accueil, elevage et relache - generalites 10
1. Prise en charge sur le long terme et transport 10
2. Relache et suivi 11
C. Premiers soins et elevage d'un loutron apparemment separe de sa mere 11
1. Developpement des jeunes et determination de l'age 11
2. Premiers soins et nourrissage 12
3. Sevrage et relache 13
a) Premiere etape 13
b) Deuxieme etape 13
D. Reglementation 14
1. Reglementation relative au transport 14
2. Reglementation relative a la detention 15
III. Soins veterinaires 16
A. Parametres utiles 16
1. Indice de poids corporel 16
2. Parametres sanguins 16
B. Anesthesie 18
1. Saisie de l'animal et generalites 18
2. Differents protocoles d'anesthesies fixes 19
a) Ketamine 19
b) Ketamine-Diazepam 19
c) Ketamine-Midazolam 20
d) Tiletamine-Zolazepam 20
e) Ketamine-Xylazine 20
f) Ketamine-Acepromazine 20
g) Ketamine-Medetomidine 20
3. Quelques exemples de protocoles en fonction des especes 21
a) Loutre du Canada 7-9 kg 21
b) Loutre d'Europe 3-14 kg 21
4. Anesthesiques volatils 21
C. Pathologies des loutres adultes 21
1. Traumatologie 22
a) Morsures par des congeneres ou des chiens 22
b) Lesions des pieds 23
c) Collisions routieres 23
d) Autres causes anthropiques 23
2. Pathologies virales 23
3. Pathologies bacteriennes, protozoaires et champignons 23
a) Tub erculo s e 23
b) Salmonellose 23
c) Maladie de Tyzzer 23
d) Pasteurellose 24
e) Leptospirose 24
f) Brucellose 24
g) Protozoaires 24
h) Champignons 24
4. Autres affections organiques 24
a) Appareil digestif 24
b) Appareil respiratoire 25
c) Glande thyrolde 26
d) Thymus 26
e) Coeur 26
f) Rate 26
g) Reins 26
h) Glandes surrenales 27
i) Appareil genital 27
j) Systeme nerveux 27
5. Maladies parasitaires 27
a) Parasites externes 27
b) Parasites internes 28
6. Intoxications 29
7. Conclusion 29
Bibliographie 30
Introduction
La Loutre d'Europe Lutra lutra a connu une forte regression due a la chasse, au piegeage et a la destruction de son habitat. En France, elle a disparu de la plus grande partie de son aire de repartition originelle qui couvrait autrefois toute la metropole (Corse exceptee). Dans les annees 1980, les populations etaient retranchees sur la facade atlantique et dans le Massif central. Ailleurs, l'espece avait disparu, en dehors de quelques isolats dont la plu¬part ont egalement fini par s'eteindre dans les annees 1990. Aujourd'hui, grace a sa protec¬tion legale et a une certaine amelioration de la qualite des milieux, la Loutre revient peu a peu. La Loutre demeure neanmoins peu commune meme dans les secteurs ou sa presence est detect& regulierement grace aux indices, principalement les crottes (appelees eprein¬tes) et les empreintes. En effet, cet animal solitaire occupe de grands domaines vitaux des¬quels les congeneres sont generalement exclus (en dehors du fait que le territoire d'un male peut se superposer a celui d'une ou de deux femelles). Les densites de population sont faibles, encore plus dans les milieux suboptimaux ou recolonises depuis peu. En plus d'être solitaire, la Loutre est discrete, plutot nocturne, evolue beaucoup dans l'eau et se re¬pose generalement dans des gites ou des couches bien abrites. Il est donc difficile de l'apercevoir, meme si les observations, y compris au cours de la journee, se multiplient (voir synthese dans KUHN & JACQUES 2011).
Une loutre trouvee dans la nature est en general un jeune separe de sa mere ou dont la mere est morte. Les loutres femelles elevent seules leurs petits (un ou deux en general, ra¬rement trois). La croissance des loutres est relativement lente pour un carnivore de taille moyenne et surtout la periode d'apprentissage des jeunes est longue ; les loutrons quittent leur mere en moyenne vers 8 mois, mais cela peut varier entre 6 et 18 mois (voir synthese dans CAPBER 2006). La prise en charge et l'elevage au biberon d'un loutron est complexe, encore plus s'il est realise dans l'objectif d'un relache dans la nature.
Une loutre peut egalement etre affect& par une pathologie, etre victime d'un empoison-nement ou blessee par une morsure (generalement par un congenere, un chien domestique ou un vison d'Amerique), un tir, un piege, un objet divers ou une collision avec un vehicule (la route est l'une des principales menaces qui pese sur l'espece a l'heure actuelle). Il est cependant rare de trouver une loutre adulte bless& ou malade car celle-ci aura tendance a se cacher ; it est plus commun de decouvrir des cadavres, surtout sur la route.
En France, les loutres recuperees vivantes dans la nature etaient pendant longtemps tres rares et celles qui ont survecu ont ete gardees en captivite. Les cas sont plus frequents de-puis quelques annees, en raison du mouvement de recolonisation et certainement aussi grace a une meilleure connaissance de l'espece par le grand public et a un reseau d'observateurs plus developpe, ce qui permet une meilleure remontee de l'information. Cependant, le nombre reste faible, avec maximum un a deux cas par an depuis 2010, aux-quels it faut ajouter quelques signalements de loutrons qui n'ont pas ete retrouves. Les in-dividus retrouves etaient tous des loutrons ; deux souffraient de traumatismes (dus a une collision avec un vehicule pour l'un d'eux) et un troisieme fut victime d'un empoisonne¬ment au rongicide (GMB comm. pers.). Seuls deux jeunes, dont celui victime de la colli¬sion, ont survecu et ont ete relaches dans la nature une fois adulte, apres une rehabilitation au centre de soins de Tonneins (KUHN 2014a, 2o14b).
Nous avons donc peu de recul. De plus, les structures ayant la capacite logistique et les au-torisations legales pour accueillir des loutres d'Europe, sont rares en France, surtout lors-qu'il s'agit d'un accueil de longue duree, par exemple pour l'elevage d'un loutron ou une convalescence de plusieurs mois. Les cas de prise en charge de loutres trouvees dans la na-ture sont par contre plus nombreux dans certains pays strangers, notamment en Ecosse, qui a vu naitre de veritables orphelinats et hopitaux pour loutres (par exemple le centre de l'IOSF : International Otter Survival Fund). Nous ne pouvons qu'essayer de beneficier de
cette experience. De plus, les loutres d'Europe sont non seulement plus nombreuses dans la nature, mais aussi dans les parcs zoologiques oil la reproduction en captivite a pu etre optimisee, ce qui permet d'ameliorer les connaissances sur la physiologie, les pathologies et les soins a apporter. Les connaissances acquises pour d'autres especes de loutres (13 es¬peces de Lutrines sont presentes dans le monde) sont egalement utiles, en particulier en ce qui concerne la Loutre du Canada Lontra canadensis, morphologiquement et physiologi¬quement tres proche de notre loutre autochtone.
La Loutre fait l'objet d'un Plan National d'Actions (PNA), outil en faveur des especes me-nacees mis en place par le Ministere en charge de l'Ecologie (MEDDE). Le PNA en faveur de la Loutre d'Europe, lance en 2010, est anime par la Societe Francaise pour 1'Etude et la Protection des Mammiferes (SFEPM) et son pilotage administratif est assure par la Direc¬tion Regionale de l'Environnement, de l'Amenagement et du Logement (DREAL) du Li¬mousin. Si ce plan ne comporte pas d'actions relatives a la prise en charge de loutres en de¬tresse trouvees dans la nature, les ressources disponibles et le reseau developpe dans le ca¬dre de ce plan sont mis a profit pour la prise en compte de cette problematique. Les centres de soins, dans le cadre des autorisations administratives qui leur sont accordees, sont ega-lement tenus d'informer les DREAL pilotes et les animateurs de chaque plan d'actions, en cas de prise en charge d'un individu de l'espece concernee par le plan.
Le present document a pour but d'apporter une aide aux personnel confrontees a la de¬couverte d'une loutre sauvage en detresse et a sa prise en charge sur le court et le long terme. Apres un exposé succinct sur l'espece, le document presente la marche a suivre, les precautions a prendre et les soins a apporter, notamment dans le cas de la decouverte d'un jeune visiblement separe de sa mere. Les protocoles veterinaires et les pathologies connues sont detain& dans la troisieme partie. Ce document s'adresse a toute personne susceptible de trouver et de recuperer une loutre en detresse, plus particulierement au personnel de centre de soins et aux veterinaires. S'il a ete concu avant tout dans le cadre d'une reflexion sur la prise en charge de loutres sauvages en detresse, it peut egalement etre utile aux per¬sonnes travaillant avec des loutres captives dans des parcs de presentation au public.
Relache d'une loutre apres une rehabilitation au centre de soins de l'IOSF en Ecosse
I. La Loutre d'Europe en quelques mots
A. Presentation de l'espece 1. Description
a) Aspect general
La Loutre d'Europe Lutra lutra est un carnivore mesurant entre too et 130 cm, dont envi¬ron un tiers pour la queue, pour un poids allant generalement de 6 a ti kg. Le pelage est marron fonce, plus clair sur la face ventrale, surtout au niveau du cou. Les levres et parfois le cou presentent des taches blanchatres qui peuvent permettre une identification des indi¬vidus. Les juveniles, gris a la naissance, ont la meme couleur que les adultes lorsqu'ils commencent a s'aventurer en dehors de leur catiche (terrier) vers l'age de 2-3 mois. Its at-teignent la taille adulte vers 6 mois mais se distinguent encore de leur mere par leurs poils legerement plus longs et plus redresses (pelage plus « hirsute »).
La Loutre d'Europe est un mammifere semi-aquatique tres bien adapte a son milieu, no-tamment grace a son corps fusele qui la rend parfaitement hydrodynamique, a la presence de palmures aux pattes anterieures et posterieures et a son pelage particulierement dense qui comprend entre 6o 000 et 80 000 poils/cm2 (KUHN et al. 2010), ce qui limite forte¬ment les pertes de chaleur dans l'eau. Le pelage est constitue a plus de 98% de poils de bourre fins et ondules qui emprisonnent des bulles d'air, recouverts par des poils de jarre plus epais et presque deux fois plus longs qui empechent la bourre d'être mouillee.
La determination de l'age peut se faire grace au comptage des stries dentaires et eventuel-lement par l'observation de la structure cranienne apres autopsie (SKAREN 1987). Une ob-servation de l'usure des pattes et des griffes (eventuellement des dents si c'est possible) peut permettre de determiner si on a affaire a un individu plutot jeune ou plutot age.
b) Dimorphisme sexuel
Les males ont tendance a etre plus grands que les femelles, mais ce dimorphisme n'est pas prononce (MOORS 1980). Les individus des deux sexes sont morphologiquement tres semblables, mais peuvent etre differencies sur le terrain par un observateur averti, no¬tamment grace aux babines, plus larges chez le male et a la forme du front, plus proemi¬nent chez le male ; les femelles ont un crane plus petit et plus fin, avec une crete sagittale moins apparente (HARRIS 1968). Le sexage par ce biais est encore plus complexe chez un juvenile car la croissance du crane se prolonge jusqu'a l'age de 3-4 ans (YOM-TOV et al. 2006).
Femelle Male (Photos R. Kuhn)
Par contre, si l'on pent examiner de pres un individu, la distinction des deux sexes est plus aisee. La presence de testicules externes (subadultes et adultes), d'un os penien palpable sous la peau ainsi que l'ouverture du fourreau an niveau du bas-ventre qui est nettement plus eloignee de l'anus que ne l'est l'orifice vulvaire, permettent un sexage précis.
Femelle (Photo A. Weber) Male (Photo F. Capber)
2. Habitat et utilisation de l'espace
La Loutre d'Europe est un mammifere d'eau douce qui occupe tons les types de cours d'eau, les lacs, les etangs, les mares, les marais... Elle peut parcourir d'importantes distan¬ces a terre et peut ainsi etre rencontree a plusieurs kilometres de tout point d'eau (R0- SOUX & GREEN 2004). En montagne, elle est presente jusqu'A 2000 m, parfois meme au¬dela, mais les densites tendent a diminuer avec l'altitude. Il arrive egalement que les lou¬tres d'Europe qui vivent sur le littoral exploitent la richesse en proies de la zone intertidale, tout en restant dependantes des milieux dulcaquicoles qui leur sont indispensables pour boire et pour se toiletter le pelage (KRUUK 2006).
La Loutre d'Europe est un carnivore individualiste et territorial. Les territoires sont gene-ralement tres etendus, ceux des males englobant les territoires de plusieurs femelles (CHANIN 1993). La taille des territoires depend des ressources disponibles, mais ils s'etendent en moyenne sur une vingtaine de kilometres le long d'un cours d'eau et peuvent aller jusqu'a 4o km pour les territoires de certains males. En milieu cotier, les territoires sont plus petits et ne depassent generalement pas les 10 km de rivages.
La Loutre d'Europe marque son territoire par le depot de ses crottes, appelees epreintes, le long des berges et plus particulierement an niveau des sites de marquage visibles tels que les ponts ou les confluences. Le marquage a une double fonction : territoriale, donc repul-sive vis-à-vis des autres individus, et sexuelle, donc attractive.
L'espece, discrete, solitaire, essentiellement nocturne et occupant de vastes territoires, est tres difficile a observer, si bien qu'il est hasardeux de parler d'effectifs de populations. Les etudes d'aire de repartition se font a partir de la recherche d'indices de presence, essentiel-lement les epreintes et les empreintes.
3. Regime alimentaire
La Loutre d'Europe est essentiellement ichthyophage mais son regime alimentaire peut egalement comprendre une part importante d'amphibiens et d'invertebres aquatiques, ain¬si que des mammiferes, des oiseaux, des reptiles et des insectes. Son regime peut beaucoup varier selon les saisons et les secteurs geographiques et la Loutre s'adapte generalement aux ressources disponibles. Une loutre d'Europe consomme en moyenne 10 a 15% de son poids, soit environ un kilogramme de nourriture par jour.
4. Reproduction et dynamique de population
Les rencontres entre les deux sexes sont sporadiques et breves puisque males et femelles ne passent que quelques jours ensemble. Apres une periode de gestation qui dure une soixantaine de jours, les femelles mettent bas de 1 a 3, tres rarement 4, petits. Les loutrons nagent a partir de l'age de 3 mois, sont sevres a 4 mois et emancipes vers 8-9 mois, parfois seulement a l'age d'i an. Its mettront alors encore au moins 6 mois avant de devenir des pecheurs aussi efficaces que leurs parents (KRUUK 2006). La maturite sexuelle est atteinte vers l'age de 2-3 ans (HAUER et al. 2002, CAPBER 2006).
Les loutres d'Europe peuvent se reproduire toute l'annee mais affichent parfois une prefe-rence pour certaines saisons, preference qui peut varier selon les secteurs geographiques.
Si, en captivite, les loutres d'Europe peuvent vivre jusqu'a 15 ans ou plus, it est tres rare qu'elles depassent l'age de 10 ans dans la nature (ANSORGE et al. 1997). Leur esperance de vie moyenne est d'environ 4-5 ans (KRUUK 2006). Le taux de mortalite des juveniles est eleve. En raison de cette combinaison de facteurs (mortalite elevee, maturite sexuelle relativement tardive, faible nombre de petits, longue periode d'apprentissage des jeunes) les loutres d'Europe ont en moyenne tres peu de descendants.
B. Repartition
La Loutre est aujourd'hui bien presente sur l'ensemble du Massif central et ses contreforts, tout le long du littoral atlantique, ainsi que dans les Pyrenees. Sa presence est plus clairsemee dans les Alpes et en Bourgogne. En Champagne-Ardennes, elle se maintient essen¬tiellement dans la Foret d'Orient. Le devenir de la population rein¬troduite en Alsace reste incertain (voir synthese dans KUHN 2009, KUHN & JACQUES 2011). En Normandie, elle a ete redecou-verte dans le departement de la Manche (RIDEAU & BIEGALA 2011, HESNARD 2011). Depuis la realisation de la carte ci-contre, elle a egalement ete redecouverte dans les marais de Camargue (MASSEZ 2013).
La Loutre etant en phase de recolonisation, son aire de repartition evolue constamment ; it est done necessaire de se referer regulierement aux cartes actualisees de presence de ['espece (voir cartographie sur www.sfepm.org/repartitionloutre.htm). Une presence dans des secteurs tres eloignes de l'aire de repartition actuelle est cependant peu probable dans les annees a venir, le mouvement de recolonisation etant assez lent, des vitesses moyennes d'environ 4 km/an ont ete observees dans le Limousin (DOHOGNE & LEBLANC 2005). Des observations dans des zones eloignees de l'aire de repartition connue, correspondent souvent a des individus erratiques. Il faudra attendre parfois encore quelques annees, avant qu'une population viable ne s'installe.
C. Statuts de conservation et de protection
La Loutre d'Europe est une espece protegee en France. Sa chasse est interdite depuis 1972 et sa protection legale a ete renforcee par la Loi sur la Protection de la Nature du 10 juillet 1976.
1. Statuts de conservation
La Loutre d'Europe est class& « espece quasi-menacee » (Near Threatened, NT) sur la liste rouge mondiale (2008) et la liste rouge europeenne (2007) de 1'UICN (Union Interna¬tional pour la Conservation de la Nature), c'est a dire espece proche du seuil des especes menacees ou qui pourrait etre menacee en l'absence de mesures de conservation specifi-ques. L'espece est class& dans la categorie « preoccupation mineure » (Least Concern, LC) sur la liste rouge des mammiferes continentaux de France metropolitaine (2009). Cela si-gnifie que ['espece n'est globalement plus menacee d'extinction en France a l'heure ac-tuelle, mais l'etat de conservation de ses populations varie selon les regions. L'espece est consider& comme etant eteinte dans plusieurs regions de son ancienne aire de repartition et elle est class& dans les categories « vulnerable » et « en grave danger » dans plusieurs regions.
Traduction - anglais CARING FOR AN
OTTER IN DISTRESS
PROPER HANDLING AND VETERINARY CARE
May 2015
Authors:
Helene JACQUES and Fabrice CAPBER, doctors of veterinary medicine, European Otter Specialists ([email protected] and [email protected]).
In collaboration with:
Rachel KUHN, SFEPM, organizer of national action plans for the preservation of the European Otter and Veronique BARTHELEMY-DREAL of Limousin, in charge of administrative management of PNA Loutre (National Otter Action Plan).
Recommended Citation: JACQUES H., CAPBER F., KUHN R. & BARTHELEMY V. (2015). Caring for an Otter in Distress: Proper handling and veterinary care. National Action Plan for European Otters 2010-2015 SFEPM, 34 pp
Cover Photos: Fabrice CAPBER (1, 2), IOSF (3) and Helene JACQUES (4)
Acknowledgements: We wish to thank the IOSF (International Otter Survival Fund) for the photos of the care center.
SUMMARY
Introduction 3
I. A brief Description of the European Otter 5
A. Introduction of the Species 5
1. Description 5
a) General Appearance 5
b) Sexual Dimorphism 5
2. Habitat and use of space 6
3. Diet 7
4. Reproduction and population dynamics 7
B. Distribution 7
C. Conservation and Protection Status 8
1. Conservation Status 8
2. Protection Status 8
II. Caring for an Otter in Distress Found in the Wild 9
A. What to do when an Otter is found in Visible Distress? 9
B. Housing, upbringing and release- general information 10
1. Long-term Care and Transport 10
2. Release and Follow-up 11
C. First Aid and Upbringing of a Baby Otter Apparently Separated from its Mother 11
1. Development of juveniles and determination of age 11
2. First Aid and Feeding 12
3. Weaning and Release 13
a) Step One 13
b) Step Two 13
D. Regulations 14
1. Regulations Pertaining to Transport 14
2. Regulations Pertaining to Captivity 15
III. Veterinary care 16
A. Useful Parameters 16
1. Body Mass Index 16
2. Blood Parameters 16
B. Anesthesia 18
1. Capture of the Animal and General Information 18
2. Different Protocols of Intravenous Anesthetic 19
a) Ketamine 19
b) Ketamine-Diazepam 19
c) Ketamine-Midazolam 20
d) Tiletamine-Zolazepam 20
e) Ketamine-Xylazine 20
f) Ketamine-Acepromazine 20
g) Ketamine-Medetomidine 20
3. Some examples of protocols depending on individual species 21
a) Canadian Otter 7-9 kg 21
b) European Otter 3-14 kg 21
4. Inhalational Anesthetic 21
C. Diseases of Adult Otters 21
1. Traumatology 22
a) Bites from other otters or dogs 22
b) Foot Injuries 23
c) Vehicular Collisions 23
d) Other Man-made Causes 23
2. Viral Diseases 23
3. Bacterial, protozoan or fungal diseases 23
a) Tuberculosis 23
b) Salmonella 23
c) Tyzzer’s Disease 23
d) Pasteurellosis 24
e) Leptospirosis 24
f) Brucellosis 24
g) Protozoa 24
h) Funguses 24
4. Other Organic Illnesses 24
a) Digestive System 24
b) Respiratory System 25
c) Thyroid Gland 26
d) Thymus 26
e) Heart 26
f) Spleen 26
g) Kidneys 26
h) Adrenal Glands 27
i) Urogenital System 27
j) Nervous System 27
5. Parasitic Diseases 27
a) External Parasites 27
b) Internal Parasites 28
6. Intoxicants 29
7. Conclusion 29
Bibliography 30
Introduction
The European Otter, Lutra lutra, has experienced a sharp decline due to hunting, trapping and the destruction of its habitat. In France, it has disappeared from most of its original range which had previously covered all of European France (except Corsica). During the 1980s, populations diminished along the Atlantic coasts, and in the Massif Central. Elsewhere, the species has disappeared outside of some isolated groups of which the majority has also died out during the 1990s. Today, thanks to their legal protection and a definite improvement of environmental quality, the otter is recovering, little by little. The otter remains nevertheless uncommon, even in areas where its presence is detected regularly thanks to indicators, primarily its droppings (called spraint) and paw prints. In fact, this solitary animal occupies a large territory from which other otters are generally excluded (apart from instances in which the territory of a male can overlap with that of one or two females). Population densities are low, especially so in suboptimal habitats or those that have been recently recolonized. In addition to being solitary, the otter is reclusive, mostly nocturnal, spends a great deal of time gliding through the water, and generally rests in burrows or well-sheltered dens. It is therefore difficult to spot, even with increasing observation periods during the day (see summary in KUHN & JACQUES 2011).
An otter found in the wild is in general a juvenile separated from its mother or one whose mother is dead. Female otters raise their young alone (one or two typically, rarely three). The growth of otters is relatively slow for a medium-sized carnivore, and above all, the learning period for juveniles is long; otter pups leave their mother on average at around eight months, but this can vary between six to eighteen months (see summary in CAPBER 2006). Taking responsibility for and bottle-raising an otter pup is complex, even more so if it is undertaken with the ultimate goal of release into the wild.
An otter can be affected by a disease, be a victim of poisoning, or be injured by a bite (generally by another otter, a domestic dog or an American mink), gunshot, a trap, various objects, or a collision with a vehicle (the roadway is one of the principal dangers that threatens the species at present). It is however, rare to find an injured or sick adult otter because they have a tendency to hide themselves; it is more common to find their dead bodies, most often on the roadway.
In France, rescued otters living in the wild were very rare for quite some time and those that survived were kept in captivity. Cases of successful release have been more frequent in the past few years thanks to the recolonization movement, a better understanding of the species by the general public, and a more well-developed network of observers, which facilitates the reporting of more information. However, numbers are still low, with a maximum of one or two cases per year since 2010, to which one must add a few cases of otter pups which could not be found. The individuals found were all juveniles; two suffered from trauma (due to a vehicular collision in the case of one) and a third was the victim of poisoning by rodenticide (GBM comm. pers.) Only two pups, including the collision victim survived and were released into the wild after having reached adulthood, after rehabilitation at the Tonneins care center (KUHN 2014a 2014 b).
We have fallen behind somewhat. In addition, the facilities with the logistical capacity and the legal authority to take in European otters are rare in France, especially for those requiring a long stay, for example, for raising an otter pup or a convalescence of several months. Incidences of taking in otters found in the wild are, by contrast, more numerous in certain foreign countries, notably, in Scotland, which has seen the creation of veritable orphanages and hospitals (for example the IOSF[International Otter Survival Fund] Center). We can only try to learn from
this experience. In addition, there are not only more European otters in the wild, but also in zoological parks where reproduction in captivity has been optimized, which allows greater knowledge of physiology, pathology, and care. Knowledge gained about other species of otter (there are thirteen species of lutrines in the world) is equally useful, in particular that concerning the Canadian otter Lontra canadensis which is morphologically and physiologically very similar to our indigenous otter.
The otter is the subject of a National Action Plan (Plan National d’Actions PNA), a tool put in place by the Ministry in Charge of Ecology (Ministѐre en charge de l'Écologie MEDDE) in order to support threatened species. The PNA for the European otter, launched in 2010, is led by the French Society for the Study and Protection of Mammals (la Société Française pour 1'Étude et la Protection des Mammiferes (SFEPM) and its administrative management is provided by the Regional Department of the Environment, Planning and Housing (la Direction Regionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) of Limousin. While the plan does not include actions pertaining to taking care of distressed otters found in the wild, the network developed in connection with this plan and other available resources are put to use in addressing this issue. Care centers, as part of their administrative authority, are required to inform DREAL directors and leaders of each action plan when taking charge of a member of a species covered by the plan.
The purpose of this document is to provide assistance to people who have discovered a wild otter in distress, and to help them care for it in the short and long term. After a brief introduction of the species, the document presents the steps to follow, the precautions to take and the care to provide, particularly in the case of an orphaned juvenile. Veterinary protocols and known diseases are detailed in the third part. This document is for anyone who might find and rehabilitate an otter in distress, and is particularly for veterinarians and the staff of care centers. Even if it has been conceived within the context of providing care to wild otters in distress, it can just as easily be of use to those working with captive otters on display to the public in zoos or other facilities.
Release of an otter after rehabilitation at the IOSF care center in Scotland.
I. A Brief Description of the European Otter
A. Introduction of the Species Description
a) General Appearance
The European Otter Lutra lutra is a carnivore weighing generally between 6 and 11 kg, with a length between 100 and 130 cm, one third of that being the tail. The coat is deep brown, lighter on the ventral surface, especially at the neck. The lips, and sometimes the neck can have whitish spots which can help to identify individuals. Juveniles are gray at birth but are the same color as adults by the time they begin to venture outside of their hold (burrow) around the age of 2-3 months. They reach adult size at around six months but they are still distinguishable from their mother by their much longer and more upright fur (shaggier coat).
The European Otter is a semi-aquatic mammal very well-adapted to its environment, notably due to its streamlined body that renders it perfectly hydrodynamic, the presence of webbing on the front and back paws and of its particularly dense fur, comprised of between 60,000 and 80,000 hairs/cm2 (KUHN et al. 2010), which greatly limits the loss of heat in the water. The coat is made up of more than 98% fine wavy hairs that capture air bubbles, covered by thicker guard hairs nearly twice as long that keep the undercoat from getting wet.
Age can be determined by counting dental stria and possibly by observation of the cranial structure after an autopsy (SKAREN 1987). Observing the use of paws and claws (perhaps the teeth, if possible) can help determine whether one is dealing with a younger or older individual.
b) Sexual Dimorphism
Males tend to be larger than females, but not markedly so (MOORS 1980). Individuals of both sexes are very similar morphologically, but can be differentiated on the ground by a well-informed observer, notably because of the lips, which are larger in the male, and the shape of the forehead, which is more prominent in the male; females have a smaller and more delicate skull, with a less visible sagittal crest (HARRIS 1968). Sexing in this way is even more difficult with a juvenile, since the growth of the skull continues until the age of 3-4 years (YOM-TOV et al. 2006).
Female Male (Photos R. Kuhn)
On the other hand, if you can closely examine an individual, the distinction between the two sexes is easier to see. The presence of external testicles (subadults and adults), of a palpable penile bone under the skin, as well as the opening of the fur at the lower abdomen that is clearly further from the anus than the vulvar orifice, allow precise determination of sex.
Female (Photo A. Weber) Male (Photo F. Capber)
2. Habitat and use of space
The European Otter is a freshwater mammal that occupies all types of waterways--lakes, ponds, pools, marshes... It can cover significant distances on land and so can be found several kilometers from any water source (R0- SOUX & GREEN 2004). In the mountains, it is present at elevations up to 2000m, sometimes even higher, but there are fewer at greater altitudes. Sometimes European otters which live on the coast take advantage of the rich abundance of prey in the intertidal zone, while remaining dependent on the freshwater habitats that are necessary for drinking water and to clean its coat (KRUUK 2006).
The European Otter is a solitary and territorial carnivore. The territories are generally very expansive, males’ territories encircle those of several females (CHANIN 1993). The size of the territories depends on the resources available, but they cover on average around 20 kilometers along a waterway and can go up to 40 kilometers for certain males’ territories. In coastal habitats, territories are smaller and generally don’t extend beyond 10 km from the shore.
the European Otter marks its territory by the depositing droppings, called spraint, along the banks and more specifically at visible marking sites such as bridges or convergences of waterways. This marking serves two purposes: It repels other males from its territory, while attracting potential mates.
Because this species is elusive, solitary, essentially nocturnal and occupies vast territories, it is difficult to determine actual populations with any degree of certainty. Studies of ranges are based on evidence of the animals’ presence, basically prints and spraint.
3. Diet
The European Otter essentially subsists on fish, but its diet can also include a good amount of amphibians and aquatic invertebrates, as well as mammals, birds, reptiles and insects. Its diet can vary greatly according to the seasons and geographic regions, and the otter generally adapts to available resources. A European otter consumes on average 10-15% of its body weight per day, around a kilogram of food.
4. Reproduction and population dynamics
Encounters between the two sexes are brief and infrequent. Males and females only spend a few days together. After a gestation period of around 60 days, females give birth to between 1 and three (or very rarely four) pups. Young otters start swimming around the age of three months, are weaned at four, and are independent at around 8-9 months of age, or occasionally as late as a year old. Therefore, they have at least another six months to become as good at fishing as their parents (KRUUK 2006). Young otters reach sexual maturity around the age of 2-3 years (HAUER et al. 2002, CAPBER 2006).
European otters can reproduce all year long, but sometimes show a preference for certain seasons, a preference which can vary according to geographical region.
While European otters can live up to 15 years or longer in captivity, it is very rare that one survives beyond they age of 10 in the wild 1997. (ANSORGE et al. 1997). Their average expected lifespan is around 4-5 years (KRUUK 2006). Juveniles have a high mortality rate. Because of this combination of factors (high mortality, relatively late sexual maturity, low numbers of young, extended learning period of young) European otters on average have few progeny.
B. Distribution
Today the otter is well-represented throughout the Massif Central and its foothills, the entire length of the Atlantic coast, as well as in the Pyrenees. The presence of otters is more scattered in the Alps and in the Bourgogne. In Champagne-Ardennes, the population is essentially limited to the Orient Forest. The fate of the reintroduced population in Alsace remains uncertain (see summary in KUHN 2009, KUHN & JACQUES 2011). In Normandy, it has been rediscovered in the department of La Manche (RIDEAU & BIEGALA 2011, HESNARD 2011). Since the creation of the adjacent map, it has even been discovered in the Marais of Camargue (MASSEZ 2013).
The otter's distribution is constantly evolving because it is in a period of recolonization; it is therefore necessary to regularly check for updated maps showing the presence of the species (see maps at www.sfepm.org/repartitionloutre.htm). A presence in areas very far from the current distribution is however, rather unlikely in the years to come, the recolonization process being rather slow with an average speed of 4km/an having been observed in Limousin(DOHOGNE & LEBLANC 2005). Observations in areas far from the known recolonization area often correspond to isolated individuals. We may need to wait a few years before a viable population settles.
C. Conservation and Protection Status
The European Otter is a protected species in France. Hunting it has been banned since 1972 and it is legally protected by the Law of Protection of Nature of July 10, 1976.
1. Conservation Status
The European Otter is classified as a “Near Threatened” species (NT) on the Global Red List (2008) and the European Red List 92007) of the IUCN (International Union for Conservation of Nature), in other words, it is a species on the threshold of being endangered, or which could be endangered without specific conservation measures. The species is listed in the category of “Least Concern” (LC) on the red list of mammals of Continental France (2009). This indicates that the species is no longer globally threatened with extinction as a species in France right now, but the state of conservation of its populations varies according to regions. The species is considered to be extinct in several regions of its former range, and it is classified in the categories of “vulnerable” and “in grave danger” in several regions.
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Études de traduction
Master's degree - University of Wisconsin, Milwaukee
Expérience
Années d'expérience en traduction : 8. Inscrit à ProZ.com : Jul 2017.
français vers anglais (University of Wisconsin–Milwaukee, verified) français vers anglais (Defense Language Proficiency Test - Defense Language Institute Foreign Language Center)
Affiliations
N/A
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memoQ, Microsoft 365, Microsoft Word, Trados Studio
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Bio
I'm an experienced professional writer who has recently entered the translation field. My background is in nonprofit communication, and that is also what I enjoy most as a translator. I have recently completed my coursework for a Master's in French to English translation, and will be graduating in December. I am particularly interested in environmental/climate topics, and would love the opportunity to do more translation in this area.
Mots clés : French, English, NGO, nonprofit, Climate, Environment, Government