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français vers anglais: La gestion régionale des migrations en Afrique de l’Ouest : le cas de la CEDEAO et de l’UEMOA (Regional management of migrations in West Africa: the case of ECOWAS and UEMOA) General field: Sciences sociales Detailed field: Gouvernement / politique
Texte source - français L’Afrique de l’Ouest se caractérise par l’élaboration, depuis la fin des années 70, d’un cadre institutionnel visant à mettre en place la libre circulation des personnes à l’intérieur de la région ce, principalement sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce chapitre présente dans un premier temps le contexte dans lequel la libre circulation des personnes est devenue partie prenante du processus d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, avec la création de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de la CEDEAO. Les principales caractéristiques du cadre élaboré par ces deux organisations sont soulignées. Nous évoquons ensuite brièvement les obstacles rencontrés dans la mise en pratique des différentes dispositions adoptées par les pays membres de l’UEMOA et la CEDEAO jusqu’aux années 90. Le chapitre analyse dans un second temps les changements intervenus récemment dans l’agenda politique migratoire de ces deux organisations, qui se sont notamment traduits par 1) une importance croissante accordée à la gestion des migrations entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe; 2) l’adoption de mesures plus restrictives en ce qui concerne la circulation des personnes; 3) l’implication d’acteurs externes à la région autant dans la formulation que dans la mise en pratique des mesures adoptées.
1. Libre circulation en Afrique de l’Ouest : un bref historique
L’Afrique de l’Ouest accueillait en 2010 le plus grand nombre de migrants internationaux sur le continent africain, soit environ 8,4 millions de personnes (UN, 2009). En termes relatifs, l’Afrique de l’Ouest se positionne après l’Afrique du Sud, avec 2,8% de migrants internationaux proportionnellement à sa population totale. Depuis les années 80, la proportion de migrants internationaux en Afrique de l’Ouest oscille autour de 3 %, reflétant les mêmes tendances observées au niveau mondial.
1.1. Les migrations en Afrique de l’Ouest : caractéristiques et sources de données
Les migrations internationales en Afrique de l’Ouest sont encore insuffisamment documentées (Tabutin et Schoumaker, 2004). La principale source statistique permettant de brosser un aperçu général du stock de migrants internationaux à l’échelle ouest-africaine est la base de données des Nations Unies . Celle-ci compile les données sur les migrants provenant en général des recensements de population . Les données sur les flux migratoires sont par contre plus difficiles à obtenir puisqu’elles sont basées sur des enquêtes spécifiques portant sur les migrations. Les enquêtes du Réseau Migrations et Urbanisation en Afrique de l’Ouest (REMUAO), menées au début des années 90 en appliquant la même méthodologie, permettent d’étudier pour la période 1988-92, les échanges intra-régionaux entre les pays où ces enquêtes ont été réalisées : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria et le Sénégal (Bocquier et Traoré, 2000). Les enquêtes quantitatives menées dans certains pays de la sous-région permettent également d’avoir des informations sur certains flux migratoires intra-régionaux. Par exemple, au Burkina Faso, deux enquêtes nationales rétrospectives sur les migrations ont été menées à 25 ans d’intervalle, permettant de caractériser 40 ans de migrations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire . Les statistiques d’immigration des pays de l’OCDE renseignent quant à elle sur les migrations entre l’Afrique de l’Ouest et les pays de l’OCDE, avec des variations dans la qualité et la disponibilité selon les pays (Tabutin et Schoumaker, 2004). Quelques enquêtes quantitatives spécifiques permettent également d’analyser plus finement différents aspects des migrations ouest-africaines comme par exemple l’Enquête sur les migrations entre l’Afrique et l’Europe (MAFE), menée entre 2008 et 2010 .
Les migrations en Afrique de l’Ouest sont principalement intrarégionales et concernent majoritairement des pays voisins. Les migrations contemporaines de travailleurs y ont
été initiées par les puissances coloniales puis encouragées par les États indépendants. Celles-ci s’orientaient surtout vers les régions côtières (Ouedraogo, 2002). Jusque dans les années 1980, trois grands systèmes migratoires peuvent être identifiés, axés autour de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Nigéria (Lalou, 1996). Les données des enquêtes REMUAO indiquent que pour la période allant de 1988 à 1992, un million de personnes ont changé de pays de résidence chaque année. De plus, les flux migratoires internationaux prennent place majoritairement entre les sept pays francophones concernés par ces enquêtes, soit le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal (Bocquier et Traoré, 2000). De plus, la Côte d’Ivoire s’avère être la plaque tournante de ces migrations, puisque près de la moitié des flux internationaux ont celle-ci pour origine ou destination. Les échanges les plus importants s’effectuent d’abord avec le Burkina Faso. Aujourd’hui, en termes de volume, la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Sénégal continuent de polariser la majorité des migrations dans la sous-région (Gnisci et Trémolières, 2006).
Les migrations liant l’Afrique de l’Ouest au reste du continent africain ainsi qu’au reste du monde sont, en proportion, beaucoup moins importantes que les migrations intrarégionales. Cependant, depuis les années 1960, elles auraient tendance à augmenter et à se diversifier (Black et Tiemoko, 2003 ; SOPEMI, 2007). Ces migrations se feraient essentiellement en direction de l’Europe, de l’Amérique du Nord ainsi que des pays du Golfe et de la Libye. Selon les estimations de l’OCDE, le nombre enregistré de ressortissants ouest-africains dans les pays membres de l’organisation, au début des années 2000, s’élevait à 1,2 millions, soit un chiffre sept fois moindre que celui du nombre de migrants ouest-africains en Afrique de l’Ouest (CSAO-OCDE, 2006).
Traduction - anglais The region of West Africa is characterised, since late 70’s, by the creation of an institutional framework that aims to implement the free movement of people within the region. This process takes place mainly under the aegis of the Economic Community of West African States (ECOWAS). This chapter presents first of all the context, in which the free movement of people became a part of the regional integration process in West Africa, with the creation of the West African Economic and Monetary Union (UEMOA) and the ECOWAS. The main framework characteristics elaborated by these two organisations are also highlighted. Subsequently we briefly evoke the obstacles encountered through the implementation of different provisions adopted by the Member States of the UEMOA and ECOWAS up to the 90s. Secondly, the chapter analyses the recent changes in the migration policy agenda of these two organizations, which is notably reflected in 1) an increasing role on the management of migration between West Africa and Europe; 2) the adoption of more restrictive measures with regard to the movement of people; 3) the involvement of external actors in the region in both the formulation and the implementation of the measures adopted.
1. Free movement in West Africa: a brief history
West Africa hosted in 2010 the largest number of international migrants in the African continent, about 8.4 million people (UN, 2009). Relatively, West Africa ranks below South Africa, with 2.8% of international migrants, proportional to its population. Since the 80s, the proportion of international migrants in West Africa varies around 3% reflecting the same trends at the global level.
1.1. Migration in West Africa: characteristics and data sources
International migrations in West Africa are still insufficiently documented (Tabutin and Schoumaker, 2004). The main statistical source to provide a general overview of the international migrants stock at a West African scale is the database of the United Nations . It compiles data about migrants who participate at the general population censuses . On the other hand, the data about the migration flows is more difficult to obtain since it is based on specific surveys about the migration. The surveys from the Western Africa Migration and Urbanization Network (REMUAO), conducted in the early 90s and applying the same methodology, allow (for the period of 1998-1992) the study of intraregional exchanges among the countries where these surveys were carried: Burkina Faso, Ivory Coast, Guinea, Mali, Mauritania, Niger, Nigeria and Senegal (Bocquier and Traoré, 2000). Quantitative surveys conducted in some sub-regional countries also provide some information on intra-regional migration flows. For example, in Burkina Faso, two national retrospective surveys on migration were conducted 25 years apart, characterizing 40 years of migration between Burkina Faso and Ivory Coast. Immigration statistics of OECD countries informs about migration between West Africa and OECD countries, with variations in the quality and availability according to countries (Tabutin and Schoumaker, 2004). Some specific quantitative surveys also allow a more detailed analysis of different aspects of Western African migration such as the Migration survey between Africa and Europe (MAFE), conducted between 2008 and 2010 .
Migration in West Africa is mainly intraregional and concern mainly neighbouring countries. Contemporary migrations of workers have been initiated by the colonial powers and then encouraged by the independent states. These were overall oriented towards the coastal regions (Ouedraogo, 2002). Until the 1980s, three major migration systems can be identified, fixed around the Ivory Coast, Senegal and Nigeria (Lalou, 1996). REMUAO survey data indicates that for the period from 1988 to 1992, one million people have changed their country of residence each year. Besides, the international migration flows take place mostly between the seven francophone countries concerned by these surveys, Burkina Faso, Ivory Coast, Guinea, Mali, Mauritania, Niger and Senegal (Bocquier and Traoré, 2000). In addition, Ivory Coast turns out to be the migration hub, since almost half of international flows have it as origin or destination country. The most important exchanges take place primarily with Burkina Faso. Nowadays, in terms of volume, Ivory Coast, Nigeria and Senegal continue to polarize the majority of migration in the sub-region (Gnisci and Trémolières, 2006).
Migration linking West Africa to the rest of the African continent and the rest of the world is proportionally much less important than intraregional migration. Nevertheless, since the 1960s, they would tend to increase and diversify (Black and Tiemoko, 2003; SOPEMI, 2007). These migrations would be essentially towards Europe, North America as well as the Gulf countries and Libya. According to OECD estimates, the number of registered West African nationals in the organisation’s member countries in the early 2000s, reached 1.2 million, a figure seven times less than the number of West African migrants in West Africa (SWAC-OECD, 2006).
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Études de traduction
Master's degree - Hogeschool Gent
Expérience
Années d'expérience en traduction : 12. Inscrit à ProZ.com : Feb 2013.