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français vers anglais: Nuclear France Interview General field: Sciences Detailed field: Génie et sciences nucléaires
Texte source - français Jacques Emmanuel Saulnier : « AREVA va très bien mais a besoin d’argent »
Porte-parole personnel d’Anne Lauvergon, Jacques Emmanuel Saulnier estime qu’Areva est bien le leader mondial du nucléaire, que ses perspectives sont excellentes avec une dizaine de projets fermes pour ses réacteurs de 3eme génération, mais que le groupe a besoin d’argent, donc d’investisseurs qui viennent augmenter son capital. Une affaire qui est du ressort de l’actionnaire principal d’Areva, à savoir l’Etat français. Il répond aux questions d’EER.
EER – AREVA a depuis longtemps une politique d’investissements audacieuse. Dans une période de crise financière, de pénurie de crédits susceptible de ralentir les nouveaux projets nucléaires, n’est-ce pas une politique téméraire ?
La politique d’investissement du groupe Areva est dictée par la demande de ses clients et par le fait que le secteur du nucléaire n’est pas impacté par la crise. Aucune centrale aujourd’hui en fonction ne va s’arrêter du fait de la crise. Bien au contraire, les exploitants essaient de tirer le meilleur profit de leurs installations, en essayant d’allonger les durées de vie, en « revampant« les différents outils, etc… Comme les investissements ont été faibles dans les vingt dernières années, ces investissements doivent être réalisés maintenant.
Notre plan d’investissements d’ici 2012 tourne autour de la dizaine de milliards d’euros. Pour 2009, nous n’avons pas donné de chiffre précis mais cela est de l’ordre de 3 milliards en 2009.
Le but, c’est le développement. Ce n’est pas de l’argent pour un plan d’aide ! Areva va très bien mais a besoin d’argent pour se développer.
Car il s’agit pour nous de pouvoir livrer ce qu’attendent nos clients. Outre les EPR en construction en Finlande et en France, nous avons un autre projet en France, deux en Chine, 4 aux Etats-Unis, des memorandums MOU pour deux en Inde, etc… C’est énorme. Or, aujourd’hui, dans notre usine de Chalon sur Saône où nous fabriquons de gros composants, notre capacité de production est en moyenne au niveau d’1,7 réacteur par an. Il faut accroitre cette capacité, sinon il va y avoir un goulot d’étranglement. Nous le ferons.
A ces besoins, s’ajoutent les sommes qui seront nécessaires pour racheter la part de Siemens dans Areva NP et les provisions fites pour le retards de l’EPR finalandais…
La part de Siemens ne rentre pas dans les investissements. Ce que nous devons, nous ne le savons pas. Il va y avoir une valorisation des 34% de la part de Siemens et derrière, il y aura une négociation. C’est un sujet totalement différent, qui sera traité de façon séparée par rapport aux investissements.
Les provisions pour les retards finlandais sont aussi d’une toute autre nature. On ne sait pas quelle sera le coût total, qui sera déterminé avec un arbitre indépendant. Ce qui est intéressant, c’est que l’EPR finlandais est le premier réacteur de génération 3, il sert de tête de série. En soi, il est un investissement.
Pour faire face à ces besoins financiers, vous avez indiqué être prêt à vendre des actifs non stratégiques. Votre activité de transport et de distribution d’électricité, Areva T&D, très profitable, attire beaucoup de convoitises, notamment du français Alstom, fabricant de turbines et de trains à grande vitesse. Areva T&D est-il à vendre ?
Non, Areva T&D est stratégique. Quand on regarde les deux centres d’investissement de nos clients, on constate que c’est, a parité, la production et l’acheminement de l’électricité. Nos clients doivent rénover, optimiser leurs réseaux.
Areva ne fait ni les pylones, ni les câbles. Mais nous avons tous les systèmes de gestion du transport, notamment ce qu’on appelle les « smart grids », les réseaux de connexion intelligents qui permettent d’optimiser les réseaux pour qu’il y ait peu de pertes en ligne. C’est un sujet essentiel pour les grands électriciens. En Inde, entre moment où l’électricité est produite et celui où elle arrive à l’utilisateur final, il peut y avoir une perte jusqu’à 40% tellement le système est en mauvais état.
Donc le transport et la distribution, c’est l’un de nos deux grands métiers. L’autre est la production d’électricité sans CO2, principalement le nucléaire, mais aussi les renouvelables (eolien, biomasse).
Quant aux vellités d’Alstom, nous en avons eu connaissance dans les journaux. Mais nous n’avons eu aucune offre. T&D n’est pas à vendre. Nous l’avions acheté (à Alstom) moins de 950 millions en 2004 , il est valorisé aujourd’hui à 5 milliards.
De toute façon, Areva n’est pas un supermarché ou l’on rentre et où l’on se sert dans les rayons !
En dehors de la vente d’actifs non stratégiques, vous souhaitez une augmentation de capital, donc vous cherchez des investisseurs et des partenaires stratégiques. Quels peuvent-ils être ?
Ne confondons pas partenaires industriels et investisseurs/actionnaires. Des partenaires industriels, nous en avons beaucoup, métier par métier. Nous n’attendons pas que les gens qui vont entrer dans le capital soient des partenaires industriels. Ce que l’on cherche, ce sont des gens qui ont de l’argent pour augmenter le capital.
Cela relève du choix de notre actionnaire principal, l’Etat. Nous avons émis un souhait, à savoir que nous avons besoin de moyens pour nous développer et nous avons indiqué le montant. A l’Etat de déterminer qui peut souscrire.
L’Etat peut faire une augmentation de capital tout seul. Il peut aller chercher d’autres apports financiers.
On a évoqué des fonds moyen-orientaux, votre partenaire japonais Mitsubishi, EDF, et de nouveau Alstom …
C’est l’Etat qui cherche des investisseurs.
Les fonds moyen orientaux ? Peut être, c’est une option qui n’est pas invraisemblable. Mais c’est à l’Etat de le dire.
Mitsubishi a manifesté plusieurs fois son intérêt pour une entrée au capital d’Areva. Est-ce que cela va rejoindre la stratégie de notre actionnaire principal, c’est à lui de le dire.
EDF est toujours là, pour une petite part du capital. Ils peuvent remonter peut-être, mais il ne pourrait pas avoir de siège au Conseil d’administration dans la mesure où EDF est un client important.
Quant à Alstom, peut-il être un investisseur financier ? Peut-être, il peut prendre une part du capital. Un partenaire industriel ? Il l’est déjà dans plusieurs domaines. Un partenaire pour une fusion ? Non. Cela fait des années que ce sujet est tourné et retourné, si c’était une bonne option, cela se saurait…
Avec le départ de Siemens, Areva perd une dimension européenne. N’êtes-vous pas désormais trop « français » et pas assez « européen ». Ne serait-il pas souhaitable de retrouver cette dimension européenne ?
On peut certes regretter que ce qui avait été a l’origine une volonté politique de construction se solde par le départ de Siemens. Siemens a été pro-nucleaire en 1991, puis en 2000 il est venu dans Areva NP sur le theme « le nucléaire, on n’y croit plus », maintenant il dit on y croit et va avec les Russes. Areva a une ligne cohérente, permanente dans le temps.
Mais Areva reste européen . Areva reste allemand. Il a 6000 collaborateurs dans ce pays. Et nous avons des clients stratégiques pour nous, E.ON, EnBW, RWE, … Nous entretenons des relations très fortes et nous entendons continuer à les développer.
Nous avons des bases industrielles très fortes au Royaume uni et dans d’autres pays européens. Nous avons un partenariat très important dans l’enrichissement avec URENCO, compagnie germano néerlando-britannique.
Les partenariats, nous les avons avec nos clients.
Que pensez-vous du nouveau géant russe , que va constituer Rosatom, avec l’appui de Siemens ?
Le géant russe existe, ce sont des grands concurrents. Avec Siemens, ils s’ouvrent une porte commerciale significative car la marque commerciale a une véritable valeur ajoutée. La « joint venture » va servir à la promotion des technologies russes. On verra bien ce que cela donne.
Traduction - anglais Author: Jacques Emmanuel Saulnier: “AREVA is doing very well but is in need of funds”
AREVA seeks new investors and additional financing for business development.
Areva, the world nuclear energy leader, is actively seeking investors for funding further industry development. Despite enormous growth projected for the immediate future, Areva is looking at expanding its current transport and production capacity in order to meet current and future world demands for nuclear energy.
The personal spokesperson for Anne Lauvergon, Jacques Emmanuel Saulnier, believes that Areva is well established as the world nuclear energy leader, that its immediate prospects are excellent with about a dozen confirmed projects for its 3rd generation reactors, but that the group is in need of investment funding and consequently investors are needed to increase its capital. This situation falls within the jurisdiction of Areva’s principal shareholder, namely the French state. Mr. Saulnier now answers questions from the EER.
EER-AREVA has long been known for its bold investment policy. During a financial crisis and time of credit shortfalls that are susceptible to a further reduction in new nuclear power projects, isn’t this a reckless policy?
Areva’s investment policy is dictated by its clients’ demands and by the fact that the nuclear sector is not impacted by the crisis. No working power plant today will be shut down as a result of this crisis. To the contrary, operators are seeking to extract the best profit from their installations by trying to extend their life span through revamping the different components, tools etc... As investments over the past 20 years have been weak, these same investments now need to come to fruition.
Our investment plan between now and 2012 involves tens of billions of Euros. We have not disclosed a final number for 2009, but it is in the vicinity of 3 billion. The goal is clearly industry development. This money is not to be perceived as an aid package. Areva is doing very well but needs funds for further development.
Our focus is our ability to deliver what our clients expect of us. Aside from the EPRs under construction in Finland and France, we have another project in France, two in China, 4 in the United States, Memorandums of Mutual Understanding for two in India, etc... This is enormous growth, and yet today, in our factory in Chalon sur Saone, where we produce large components, our production capacity is on average 1.7 reactors per year. In order to avoid a bottleneck, this capacity has to be increased and we will do it.
To provide for these needs, we must add the funds needed to buy back Siemens’ share in Areva NP and the provisions necessary for the delays related to the Finnish EPR.
The Siemens shareholding/ownership is not considered as part of the investments. This debt is unknown at this time. There will be a valuation of 34% for the Siemens ownership and negotiations will take place behind the scenes. This is an entirely unrelated and separate issue, and it will be treated as such in relation to any investments.
The provisions made for the Finnish delays are also an entirely separate issue. The total cost is still unknown; this will be determined by an independent panel. What is interesting is that the Finnish EPR is the first 3rd generation reactor, setting it up as a leader at the forefront of reactors. It is an investment in and of itself.
In order to tackle these financial needs, you have indicated you are ready to sell off non strategic assets. Your electricity transport and distribution company, Areva T&D, is highly profitable and attracts much envy, notably from the French company Alstom, maker of turbines for high speed trains. Does this mean Areva T&D is for sale?
No, Areva T&D is strategic to us. If you look at our clients’ two main areas of investment, it is clear that they are equally divided between production and transportation of electricity. Our clients have to renovate and optimise their networks.
Areva produces neither pylons nor cables, but we have all the management systems for transport, notably what is called “smart girds”, IT network connections which allow us to optimise networks so that they have very little line loss. This is an essential subject for the large electricity providers. In India, from the moment electricity is produced to the time it arrives at the end user, there can be up to a 40% loss of power. This is a direct result of the poor state of the system.
Consequently, transport and distribution are one of our largest jobs. The other is the production of electricity without CO2, for the most part nuclear power, but also renewable power ( wind and biomasse).
As for the vague attempts by Alstom, we became acquainted with those through the newspapers but we have had no offers. T&D is not for sale. We had bought it (from Alstom) for less than 950 million in 2004. It is valued at 5 billion today. In any event, Areva is not a supermarket where you can shop the shelves at free will.
Aside from the sale of non-strategic assets, you wish to raise capital and consequently you are looking for investors and strategic partners. Who might they be?
Let us not confuse industrial partners and investors/shareholders. Our industrial partners are plentiful in each of our jobs. We do not expect potential capital investors to be industrial partners. What we are looking for are investors who want to contribute money to increase our capital.
This removes our largest shareholder, namely the French state from consideration. We have issued a wish and let it be known that we need financial means to develop our business and we have indicated the amount needed. It is now up to the French state to determine who can subscribe to this offer.
The state can make a single individual capital contribution, or it can seek other financial contributors.
We have heard mention of Middle-Eastern financial funding, even your Japanese partner Mitsubishi, EDF, and once again Alstom .....
It is the French State that searches for investors. Middle Eastern funds? Maybe, it is not an unrealistic option. But once again, that is up to the state to determine.
Mitsubishi has manifested its interest in a capital investment in Areva on several occasions. Whether that will meet the strategic requirements of our principal investor is up to them. EDF is always there for a small share of the capital. They could potentially rejoin, but they could not have a seat on the Board of Directors in so far as EDF is an important client.
français vers anglais: Interview - Jean-Luc Karnik General field: Sciences sociales Detailed field: Entreprise / commerce
Texte source - français France
IFP School, l’école-phare de l’énergie
Jean-Luc Karnik : ‘Les problèmes de recrutement se poseront, de manière dramatique, dans quelques années.’
Il y a six mois, on parlait encore de pénurie des talents. Mais la crise est passée par là, et la croissance étant en berne, le marché s’est détendu. Mais, comme pour les investissements, il faut préparer l’avenir : car quand la croissance reprendra, on risque de se retrouver avec des « trous » dans les classes d’âge. C’est l’analyse de Jean-Luc Karnik, le directeur d’IFP-School.
Le sigle signifiait autrefois « Institut français du pétrole », mais, mondialisation oblige, il veut dire aujourd’hui …« IFP », tout simplement, avec une baseline tout aussi très transversale, « innovation, énergie, environnement ». C’est que l’IFP, basée en France, à Reuil-Malmaison, près de Paris et à Lyon, tient à mettre en avant son expertise mondiale et ses actions de formation diversifiées qui s’adressent aux entreprises et ingénieurs de tous les pays.
Organisme public de recherche et de formation, l’IFP (1720 collaborateurs experts dans 50 métiers) a pour mission de développer les technologies et matériaux du futur dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement. Il forme des ingénieurs et développe des solutions technologiques (près de 13000 brevets en vigueur déposés dans le monde). Son financement est assuré à la fois par le budget de l’État français et par des ressources propres, provenant de partenaires privés français et étrangers.
Jean-Luc Karnik est directeur de l’IFP School. Parlant avec European Energy Review, il souligne ses liens avec les grands « français », Total, GDF SUEZ, EDF mais aussi avec Exxon-Mobil, BP ou Shell, et les grands « nationaux » comme Pétronas (Malaisie), Petróleos de Venezuela, Saudi Aramco (Arabie Saoudite).
La formation à l’IFP se décompose en trois segments.
- Le premier relève de la formation permanente et continue. Elle est assurée par IFP Training, qui forme 15.000 professionnels par an, dans 70 pays de par le monde.
- Le deuxième concerne l’école d’application IFP School. Les étudiants sont recrutés au niveau « Master » et viennent acquérir des compétences "métiers" dans les secteurs tels que les géosciences, le développement des gisements, le gaz, les nouvelles motorisations, l’économie de l’énergie, l’environnement... Tous les ans, ce sont 600 jeunes qui sont diplômés de l’IFP School. Les Français en constituent une petite moitié. Le reste vient de 50 pays dans le monde. ‘L’essentiel de la formation se situe en France, Mais nous avons aussi, depuis cinq ans, développé une politique d’essaimage qui consiste à organiser des formations à l’étranger comme en Malaisie, en Russie, au Moyen Orient, au Vénézuela, en Algérie, au Nigeria’.
- Le troisième segment a trait à la recherche. L’IFP accueille 180 doctorants, pendant trois ans, qui travaillent dans les divers domaines de l’énergie.
Toutes sections confondues, la proportion de femmes, de 25 %, est insuffisante. Pour M. Karnik, ‘des progrès restent à faire dans ce domaine pour les attirer en plus grand nombre. D’autant que nos partenaires industriels ont eux-mêmes des objectifs de "féminisation" et, plus généralement de diversité dans leur recrutement.’
Son expérience permet à Jean-Luc Karnik de porter un jugement général sur les personnels qualifiés dans le secteur. Il ne pense qu’il y a aujourd’hui une pénurie, seulement quelques ‘ralentissements dans les recrutements.’ ‘Six mois auparavant, c’était encore vrai. Le grand thème à la mode était « how to attract talents », « le changement de génération », « le départ à la retraite des « papy boomers »,’ dit-il.
‘Mais la crise est depuis passée par là. Elle n’est pas sans impact. En revanche, si on regarde vers l’avenir, on voit que l’on est confronté à trois phénomènes qui se conjuguent. Le premier tient à la demande d’énergie qui, passée la crise, va certainement continuer à croître. Le deuxième concerne les défis considérables qui nous attendent sur les plans sociétal et technologique – le plus crucial étant le changement climatique. Le troisième est effectivement le défi posé par le renouvellement d’une génération qui va partir, massivement, à la retraite.’
Et Karnik porte un pronostic très pessimiste : ‘Les problèmes de recrutement se poseront, de manière dramatique, dans quelques années’. Cela d’autant plus qu’en temps de crise, certaines entreprises peuvent se montrer frileuses dans le recrutement de jeunes collaborateurs et qu’il peut donc y avoir un risque de creux de génération.
Certaines entreprises ont relevé un manque d’attrait des jeunes pour les filières de formation aux métiers d’ingénieurs et de techniciens. Pour lui, ‘cette supposée désaffection des jeunes pour les études scientifiques et techniques est un « syndrome » de pays riches.’ Ce sont les pays de l’OCDE qui sont touchés, les pays anglo-saxons plus que d’autres. La France est plutôt moins touchée. Quant aux pays émergents, ‘ils font certes face à une demande croissante de personnels qualifiés. Mais elle apparaît, et les statistiques le montrent, comme la conséquence de leur croissance économique et non d’un quelconque effet "papy boom".’
‘L’exemple de l’IFP School est, à cet égard, révélateur. Année après année, le nombre de candidats, venant du monde entier (Russie, Moyen Orient, Inde, Chine, Maghreb, Vénézuela, Nigeria...), ne cesse d’augmenter,’ note M. Karnik.
Parmi les causes évoquées pour la « désaffection » des jeunes, une question d’image des industries de l’énergie. ‘Pour notre part, à l’IFP School, on insiste auprès des jeunes sur l’attrait d’un secteur qui, malgré la crise, reste porteur. Certes ces métiers connotés industriels apparaissent moins "glamour" que ceux de la banque/finance qui avaient le vent en poupe jusqu’à la crise, mais nous essayons de faire passer le message suivant : il y a de quoi être fier pour des jeunes, préoccupés de développement durable et de l’avenir de la planète, de rejoindre le secteur de l’énergie qui fait face à des enjeux sociétaux immenses,’ plaide-t-il.
Car le problème est surtout la régularité dans le temps des formations et des embauches. Le pire est d’avoir des a-coups, comme une bonne décennie suivie d’une mauvaise ! Aujourd’hui, les entreprises se trouvent surtout confrontées à des difficultés de recrutement de personnel qualifié avec quelques années d’expérience, essentiellement, dans la tranche des 30-40 ans. Ces profils combinant à la fois une expérience managériale et un haut niveau de technicité, capables de manager de grands projets de plus en plus complexes, manquent cruellement. ‘En cause ?, note-t-il. La faiblesse du recrutement de jeunes diplômés dix ans auparavant. A leur décharge, on peut invoquer le contexte de l’époque : le nucléaire n’avait pas le vent en poupe et le pétrole était à 10 $ le baril. La seule obsession tenait à la réduction des coûts.’
‘Aujourd’hui, les entreprises du secteur de l’énergie en ont tiré les leçons et ne souhaitent pas rééditer les mêmes erreurs. Elles sont conscientes que demain se prépare dans le temps présent. D’autant qu’en cas de sortie de crise d’ici un ou deux ans, la pénurie sera bel et bien là. D’où l’absolue nécessité pour les entreprises du secteur de poursuivre, ici et maintenant, les investissements, notamment dans les ressources humaines’, conclut M. Karnik.
Traduction - anglais France
IFP School, the leading school of energy
Jean-Luc Karnik : ‘“The problems of recruitment will become dramatically obvious within a few years.’
Recruitment issues within the energy industry in today’s and tomorrow’s economy
Jean-Luc Karnik.
Despite a dramatic slow-down in the economy, the energy industry is confident that with calculated foresight into the future and a clearly directed recruitment and training programme for the younger generation, it will thwart any shortage of qualified personnel within the industry.
Six months ago, there was still talk of a shortage of talent, but this crisis has passed; economic growth is faltering and the market has slowed down. Still, as with investments, we have to prepare for the future because when growth rebounds, we risk finding ourselves with “holes” within certain age groups. This is the analysis of Jean-Luc Karnik, the head of the IFP School.
The abbreviation used to represent the “Institut Francais du Petrole”, but globalisation means that today it is simply known as “IFP” and it has an equally broad focus: “innovation, energy and environment”. The IFP, based in Reuil Malmaison, near Paris and Lyon, in France, wants to promote its global expertise as well as its diversified training programmes which are aimed at enterprises and engineers around the world.
As a public research and educational organisation, the IFP (consisting of 1720 expert associates in 50 different professions) has as its main goal to develop future technologies and materials in the fields of energy, transport and the environment. It trains engineers and develops technological solutions (almost 13,000 patents are in effect all around the world). Its financial future is guaranteed both by the budget of the French State as well as its own resources from private French and foreign partners.
Jean-Luc Karnik is the head of the IFP School. In speaking with the European Energy Review, he emphasises his connections with the big “French” companies Total, GDF, SUEZ and EDF, but also with Exxon-Mobil, BP or Shell, and the large “nationals” like Petronas (Malaysia), Petroleos de Venezuela and Saudi Aramco (Saudi Arabia).
The training at the IFP can be broken down into 3 categories.
The first comes under permanent and continuing education. It is carried out by IFP Training which educates 15,000 professionals every year in 70 countries around the world.
The second is the specialisation school, IFP School. Students are recruited at Masters level and come to acquire “occupational” skills in job sectors such as geo-sciences, oil fields, gas, new engines, energy economics, the environment, etc.. Every year, 600 young people graduate from the IFP School. French nationals make up slightly less than half. The rest is made up of students from 50 countries from around the world. ‘Most of the training takes place in France, but, for the past 5 years, we have also developed an expansion policy which consists of organising training in foreign countries, such as Malaysia, Russia, the Middle East, Venezuela, Algeria and Nigeria.’
The third segment relates to research. The IFP hosts 180 doctorate students, over a period of 3 years, who work in the various fields of energy.
The number of female recruits is too low with 25% of recruits across all sections being women. According to Mr. Karnik, ‘progress needs to be made in this domain to attract larger numbers of women. All the more so since our industrial partners are themselves seeking to make the sector more feminine and, more generally to diversify their recruitment.’
Experience allows Jean-Luc Karnik to make a general judgement about qualified personnel in the sector. He does not feel there is a shortage at this time, only a ‘slowdown in the recruitment’. Six months ago, this was still true. Then the hot topics were “how to attract talent”, “the change of generation” and “the retirement” of the “grandpa boomers” he says.’
‘But the crisis has since moved beyond that, and not without having an impact. On the other hand, if you look towards the future, it is clear that we are confronted by 3 converging phenomena. The first relates to the demand for energy which, once the crisis is over, will certainly continue to grow. The second concerns the considerable challenges that await us from a social and technological perspective – the most crucial being climate change. The third is effectively the challenge of replacing a generation that will, in large numbers, move into retirement.’
Karnik offers a very pessimistic prognosis: ‘The problems of recruitment will become dramatically obvious within a few years.’ All the more so because, during times of crisis, some enterprises become overcautious with regard to the recruitment of young associates and consequently there may be a risk of generation dips.
Certain enterprises have observed that young people are showing a lack of enthusiasm for the engineering and technical career training programmes. For Karnik, ‘this supposed disinterest of young people for scientific and technological studies is a “syndrome” of wealthy countries’: it is the OECD countries that are affected, the Anglophone countries more so than others. France is rather less affected. As for the developing countries, ‘they are facing a growing demand for qualified personnel. However it appears, and the statistics corroborate this, that this is the result of their economic growth rather than an effect of the “Grandpa boom”. ‘The example of the IFP School is, in this respect, revealing. Year after year, the number of candidates, from all over the world (Russia, the Middle East, India, China, Maghreb, Venezuela, Nigeria, etc.), has continued to increase,’ notes Mr Karnik.
Amongst the reasons mentioned for the “disinterest” shown by young people is the image of the energy industry. ‘For our part, at the IFP School, we are still trying to promote this sector to young people as it remains a growth industry in spite of the crisis. Admittedly these jobs classified as industrial appear less “glamorous” than those of the banking/finance industry which was the market favourite until the crisis, but we are trying to convey the following message: young people who are committed to sustainable development and the future of the planet should take pride in joining the energy sector which faces enormous social challenges,’ he pleads.
The main problem is achieving consistency over the training and hiring periods. The worst thing is when you experience spikes, like a good decade followed by a bad one!
Today, enterprises find themselves confronted by difficulties in recruiting qualified personnel with a few years’ experience, mainly amongst 30 to 40 year olds. These persons, combining managerial experience with a high level of technological skill and with the ability to manage large and increasingly complex projects are in very short supply.
The reason for this according to Karnik is ‘poor recruitment of young graduates ten years ago. In their defence, we can invoke the context at the time: nuclear was not the favourite market, and petrol was $10 a barrel. The only obsession related to cost reductions.’
‘Today, enterprises in the energy sector have learnt their lesson and do not wish to repeat the same mistakes. They are conscious that tomorrow is born of today. All the more so since if there is an end to the crisis in the next two years then the shortage will really come to bear. For this reason it is absolutely critical for enterprises in the sector to pursue investments here and now, notably in human resources,’ concludes Mr Karnik.
français vers anglais: Nuclear waste: a problem we cannot solve with a flick of the wrist General field: Sciences Detailed field: Génie et sciences nucléaires
Texte source - français Papier general sûreté-déchets (1900 mots)
Déchets nucléaires : un problème qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main
Les scientifiques du monde entier sont d’accord : il faut stocker les déchets nucléaires dont la radioactivité est longue à décroître dans des sites souterrains profonds, à -500 mètres. Mais aucun pays n’a encore commencé. L’incertitude est intellectuellement dérangeante. Mais elle ne préoccupe pas les ingénieurs nucléaires qui pensent qu’il faut se hâter lentement.
Paradoxalement, la question est de nature quasi-philosophique. L’homme, hanté depuis toujours par la finitude de sa vie, peut-il s’engager pour l’avenir de la Planète dans 1.000, 10.000, 100.000, 1 .000.000 d’années ? L’homme, même s’il maîtrise la Science, peut-il garantir que la Terre gardera dans ses entrailles, pendant des siècles, les matières radioactives qu’il y aura enfouies ? Peut-il affirmer que ses réacteurs nucléaires ou les systèmes qu’il a imaginés pour stocker des déchets résisteront aux tremblements de terre, aux réchauffements ou refroidissements climatiques, aux grands chambardements qu’on ignore encore ?
C’est cette interrogation sur les limites de la puissance et de l’orgueil de l’Homme qui fait que le désaccord entre « pro » et « anti » nucléaires échappe souvent à toute raison.
‘L'Homme peut montrer qu'il sait gérer sur quelques siècles car il l'a déjà fait. Il ne peut pas dire qu'il va gérer ces déchets sur des millions d'années car il n'en a évidemment aucune expérience,’ reconnaît le Pr Jacques Foos, pendant 30 ans professeur de physique nucléaire au Conservatoire national des Arts et Métiers.
Oublier Tchernobyl
Les incertitudes qui pèsent sur la sûreté nucléaire sont de différents niveaux.
- D’abord, les risques d’accidents lourds, illustrés par la tragédie de Tchernobyl et la fusion du cœur de Three Mile Island, il y a tout juste trente ans (cf encadré). Une nouvelle catastrophe déstabiliserait la filière, mais l’évolution technologique des réacteurs renforce à chaque étape leur capacité de résistance. La « 3eme génération » est de ce point de vue reconnue par la plupart des experts comme plus sûre que la précédente. L’objectif fixé aux concepteurs des différents types de centrales a été clair, rappelle Bertrand Barré, conseiller scientifique du groupe Areva : ‘si le coeur du réacteur fond, il ne doit pas y avoir de contamination de l'environnement et il ne doit pas y avoir d’évacuation de personnes’. D’où toute une série de mesures, la, plus visible étant la présence d’un « cendrier », qui recueille et enferme les matières en fusion.
- Ensuite, la fuite lente et sournoise. Les scientifiques du nucléaire considèrent qu’il s’agit plus d’un problème de communication –les médias exagérant selon eux tout incident même sans conséquence – et ils affirment au contraire que le nucléaire est l’une des filières industrielles les plus sûres et les moins polluantes. Une centrale à charbon émet plus de radioactivité qu’une centrale nucléaire, par l’uranium et le thorium contenus dans les cendres volantes. Ce devrait être un atout pour le nucléaire et, pourtant, ce n’est pas ressenti ainsi par les populations. Le débat n’est pas près de se terminer.
- Enfin, la prolifération et l’utilisation des connaissances ou des matériaux du nucléaire civil à des fins militaires sont des sujets de nature diplomatique plus que technique, à traiter par l’instauration de normes internationales.
Reste la question des déchets. « On ne peut pas l’écarter d’un revers de main », estime le professeur Jacques Percebois, un des universitaires français les plus respectés et qui est pourtant très favorable au développement du nucléaire.
Quelques grands hangars de déchets
Lorsqu'un neutron provoque la fission d'un noyau lourd, celui-ci se fragmente en deux morceaux inégaux, en libérant une énergie considérable. Ces fragments de fission sont très rarement des noyaux stables : radioactifs, ils se désintègrent plus ou moins vite en d'autres noyaux, eux-mêmes plus ou moins radioactifs. Les processus sont de durée très variable : de quelques secondes à plusieurs millions d’années !
Deux critères sont généralement retenus pour classer les produits de fission: le degré d’activité et la durée de vie. Le problème le plus aigu, c’est bien sûr celui des déchets qui cumulent haute activité et vie longue. Ces déchets dits HAVL représentent moins de 1% des déchets en volume. Ceux qui ont une activité « faible » ou « moyenne », mais une vie longue, au dessus de 30 ans, sont certes un peu moins embarrassants, mais on doit quand même trouver pour eux des solutions de stockage à long terme. Ils représentent environ 10 % des déchets. Aujourd’hui, la meilleure solution envisagée pour ces catégories est l’enfouissement en couches géologiques profondes. Donc vie longue = enfouissement.
Les déchets à vie courte (moins de 30 ans) doivent être conservés avec précaution, mais ils peuvent l’être dans des installations de surface ou de sub-surface, notamment des puits de quelques mètres, recouverts d’une chappe de béton. On attend quelques années que leur radioactivité revienne à un niveau naturel. Ils représentent l’essentiel des déchets, 90% environ.
Qu’est ce que cela représente en volume ? Par an, les 27 Etats Membre de l'Union Européenne produisent environ 85.000 m3 de déchets radioactifs, soit l’équivalent d’un parallélépipède de 10 m de hauteur dont la base serait un terrain de football. On a vu que moins de 1% sont des déchets de haute activité. Ils tiendraient donc facilement dans un cube de 10 m de côté.
Et quels sont les volumes accumulés sur le long terme ? En France, pays très nucléarisé puisque 58 centrales sont en activité, les déchets HAVL, encapsulés dans de gros blocs de verre, représentent moins de 2000 mètres cubes. Un grand hangar, pour une production de plus de trente ans. La France retraite aussi des déchets étrangers mais ils sont réexpédiés à leur propriétaires, par rail ou par mer, provoquant régulièrement les manifestations des anti-nucléaires. Les autres déchets à vie longue approchent 100.000 m3. Quant à ceux à vie courte, ils ne sont pas loin d’un million de m3 qui retournent progressivement à la normalité.
Du temporaire jusqu’en 2020
Depuis que l’industrie produit des matières radioactives, on n’a mis en place que des solutions temporaires. On entrepose, mais on n’enfouit pas encore. Tous les pays sont encore dans la phase d’étude et aucun n’a encore stocké de manière définitive. Les premiers qui le feront, sans doute la Suède et la Finlande, commenceront en 2020. La France a pour objectif 2025.
Le responsable de la campagne anti-nucléaire de Greenpeace en France, Frédéric Marillier, ironise : « Trente ans de recherches et des investissements colossaux n’ont pas abouti à grand-chose. Aujourd’hui, nous n’avons pas l’ombre d’une solution contre des risques majeurs de pollution et de prolifération ».
Coté industrie nucléaire, on voit les choses différemment. Il serait certes intellectuellement satisfaisant de commencer à savoir ce que l’on va faire, mais pour beaucoup de scientifiques français, il ne faut pas précipiter les décisions de stockage. Hervé Nifenecker, un ingénieur en physique qui a lancé un mouvement de scientifiques favorable au nucléaire, Sauvons le climat, estime que ‘les déchets actuels sont entreposés en surface ou en sub-surface, sans qu'aucune conséquence sur la santé publique n’ait jamais pu être observée’. Ils sont surveillés par des équipes d‘ingénieurs qui améliorent sans cesse leurs connaissances au fur et à mesure du développement du nucléaire. Les déchets doivent refroidir de quelques dizaines à une centaine d’années avant de rejoindre leur stockage définitif. On a donc le temps pour développer de nouvelles technologies, la sécurité n’en sera que meilleure.
La loi française, comme d’autres dans le monde, a même formellement introduit une notion de « reversibilité » : la possibilité de remonter à la surface, au moins pendant une période de 100 ans, les colis de déchets stockés en couches géologiques profondes. Soit parce qu’on aura trouvé un usage pour certaines des matières qu’ils contiennent, soit parce qu’on aura découvert des techniques encore plus efficaces pour rendre les déchets inoffensifs.
En fait, si l’on peut ainsi se hâter lentement, c’est que la notion de « déchets » est quelque chose de flexible. Un «déchet» radioactif est un matériau pour lequel aucune utilisation ultérieure n'est prévue. Si on en a prévu une, ce n’est plus un déchet…
Des retraitements en chaîne
Les pays diffèrent sur cette notion de réutilisation. En France, on procède au traitement du combustible usé afin de récupérer l’uranium et le plutonium qui sont réutilisés pour fabriquer un combustible appelé Mox . Le reste -1/30e du poids environ- est vitrifié dans de gros cubes de verre. C’est le cas aussi en en Russie, au Japon, en Inde.
D’autres pays comme l’Allemagne, la Suisse et la Belgique font retraiter leurs déchets par d’autres, notamment en France. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Suède, l’Ukraine ont abandonné le retraitement au profit d’un stockage direct en l’état mais certains pensent à recommencer. Les autres (Canada, Corée, Taiwan etc…) n’ont jamais procédé au retraitement et ont dès le départ opté pour un stockage direct. Dans ce cas, les combustibles usés sont considérés comme des déchets et sont directement stockés après leur retrait du réacteur.
Le retraitement diminue donc beaucoup le volume des déchets à traiter. Mais on ne sait pas trop quoi faire du Mox une fois consommé. Frédéric Marillier de Greenpeace s’en inquiète. ‘Certes, Areva retraite les deux tiers des déchets nucléaires produits par les centrales d’EDF et produit du nouveau combustible, le Mox. Ce mélange de plutonium et d’uranium naturel pose de graves problèmes de gestion à long terme – le Mox irradié étant plus radioactif et plus chaud que du combustible irradié classique – et de prolifération militaire – 6 à 10 kilos de plutonium suffisent pour fabriquer une bombe de la puissance d’Hiroshima’, souligne-t-il.
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Ce qui inquiète surtout les anti-nucléaires, c’est ce que cette logique du retraitement – on diminue les déchets mais en même temps on refait du combustible plus « chaud »- va être poursuivie dans la génération suivante de réacteurs.
Actuellement, après le recyclage, on vitrifie les déchets sans les trier. On étudie actuellement une nouvelle séparation plus poussée, entre des produits légers, très radioactifs et à durée de vie courte, que l’on pourrait réutiliser, et des noyaux lourds, peu radioactifs mais à durée de vie longue, baptisés actinides. Ces derniers pourraient être «cassés » dans les réacteurs à neutrons rapides de la 4eme génération, dont l’industrialisation est prévue vers le milieu du siècle.
La centrale française Superphénix était un précurseur. Elle a cristallisé l’opposition violente de tous les militants anti-nucléaires. Et quand le Premier ministre socialiste Lionel Jospin a en 1997 négocié avec les Verts leur participation au gouvernement, le prix à payer fut l’abandon de Superphenix. Quelque chose que les « pro » nucléaires n’ont pas encore avalé…
Outre le fait qu’ils résoudraient la question de la rareté de l’uranium, ces nouveaux réacteurs de 4e génération permettraient en outre de retraiter les Mox irradiés qui encombrent. Les physiciens nucléaires le reconnaissent : le retraitement d’aujourd’hui n’est vraiment justifié que si l’on engage demain les nouveaux réacteurs.
C’est au fond l’idée que le nucléaire est nécessaire pour… assurer la gestion des déchets qu’il produit. Si on l’arrête, on ne saura plus quoi faire des combustibles irradiés, et on perdra les compétences humaines nécessaires pour gérer les stocks. Pour les anti-nucléaires, c’est clair : un tel raisonnement est une fuite en avant, un engrenage infernal.
Traduction - anglais General paper on waste and safety
Nuclear waste: a problem we cannot solve with a flick of the wrist
Scientists the world over agree : we must store nuclear waste with long-life decaying radioactivity deeper than 500 metres in the ground, but not a single nation has in fact started doing so. The uncertainty of it all is intellectually disturbing to most, but it does not seem to be worrying nuclear engineers - they believe that we do have a long row to hoe, but we should just get on with it.
Paradoxically, the matter is of an almost philosophical nature. Can Man, haunted since the beginning of time by his own finite lifespan, commit to a long term future for the planet measured in thousands, tens of thousands, hundreds of thousands or even a million years ? Humans, even if they were to master science, can they guarantee that the Earth will safely harbour in its bosom, for centuries, radioactive materials they have buried there ? Can they ensure that the nuclear reactors or systems they have designed to store waste will resist earthquakes, global warming or cooling, or other global shake-ups we know nothing about yet ?
It is this questioning of the limits of Man’s power and conceit, at the core of the dispute between ‘pro’ and ‘anti’ nuclear activists, that gets completely out of control. ‘Demonstrably we can manage things for several centuries because we have already proven this . However, we can’t say we can manage this waste for millions of years as the lack of experience is obvious,’ admits Professor Jacques Foos, a 30 year veteran professor of nuclear physics at the National Conservatory of Arts and Sciences.
Forgetting Chernobyl
The doubts that weigh on nuclear safety are manifested of different levels.
- First, there is the risk of serious accidents, as illustrated by the Chernobyl tragedy and the Three Mile Island core meltdown only thirty years ago (see box). A new catastrophe would destabilize the sector, but the technological evolution of reactors is constantly improving their capacity for resistance. From this point of view, the ‘3rd generation’ is recognised by most experts as being safer than the previous one. The objective set for the designers of different types of nuclear power plants was clear, says Bertrand Barré, scientific adviser for the Areva group : ‘if the reactor core melts, there should be no environmental contamination and no people should have to be evacuated’, hence a long series of measures have to be taken, the most visible being the presence of an ‘ashtray’ that will collect and contain melting materials.
- Secondly, slow and unseen leaks. Nuclear scientists consider this to be more a problem of communication – and in their opinion, the media blows any incident , however insignificant, well out of proportion. They are adamant that, on the contrary, nuclear power is one of the safest and least polluting industrial sectors. A coal-burning power plant emits more radioactivity than a nuclear power plant, due to the uranium and thorium contained in flying ash. This should make nuclear power look very attractive in comparison, but people don’t perceive it as such. The debate is nowhere near resolved.
- Finally, prolifération and use of civilian nuclear knowledge or materials for military purposes present issues of a more diplomatic than a technical nature and need to be handled by the establishment of international standards to govern this area.
There is still the problem of waste. ‘We can’t just snap our fingers and get rid of it’, states Professeur Jacques Percebois, one of the most highly respected academics in favor of nuclear development.
Several large hangars full of waste
When a neutron triggers fission of a heavy nucleus, the latter breaks apart into two unequal pieces, releasing considerable energy. These fission fragments rarely originate from stable nuclei : being radioactive, they disintegrate fairly quickly into other nuclei, which are themselves somewhat radioactive. The processes take varying periods of time, ranging from a few seconds to several million years !
Two criteria are generally used to classify fission products : the degree of activity and the lifespan. The most pressing problem is of course that of the long life high activity waste. This waste, called HAVL, represents less than 1% of the total waste by volume. Waste with ’medium’ or ‘low’ activity but a long life, over 30 years, is certainly a little less problematic, but nonetheless we still need to find long-term storage solutions for it. This material represents roughly 10% of waste. Currently, the best solution envisaged for these categories of waste is to bury it in deep geological layers. So long life = burial.
Waste with a short life (less than 30 years) should be stored with care, but it can be done in surface or sub-surface facilities, in particular wells several meters deep covered with a concrete cap. Their radioactivity returns to a normal level after several years. Most of the waste, about 90%, is of this sort.
What does that represent in terms of volume ? Every year, the 27 Member States of the European Union produce around 85,000 m3 of radioactive waste, or the equivalent of a truncated pyramid 10 m high, with a base the size of a football field. As we mentioned, less than 1% of it is high activity waste. Thus, it could easily be contained in a cube measuring 10 m on each side.
And what volumes are accumulated over the long term ? In France, a highly nuclearised country with 58 nuclear power plants in operation, HAVLwaste is encapsulated in large glass blocks and represents less than 2000 cubic meters. One large hangar full, for over thirty years of production. France also reprocesses foreign waste, but it is then returned to its owners, by rail or sea, regularly causing anti-nuclear protests. Other long life waste amounts to around 100,000 m3. As for the short life waste, there is just under a million cubic meters of it that is slowly returning to normality.
Temporary until 2020
Ever since the industry began to produce nuclear waste, only temporary solutions have been put in place. They store it, but don’t bury it yet. All the countries are still in a study phase and none have yet permanently stored waste. The first ones to do so will undoubtedly be Sweden and Finland, begining in 2020. France is aiming for 2025.
The head of Greenpeace’s anti-nuclear campaign in France, Frédéric Marillier, notes ironically : ‘Thirty years of research and huge investments have not really resulted in much. Today, we still have nothing even remotely resembling a good solution to the major risks of pollution and proliferation’..
The nuclear industry itself, however, sees things differently. It would of course give us peace of mind intellectually to know what we have to do, but manyFrench scientists believe that we shouldn’t make hasty decisions about storage. Hervé Nifenecker, a physics engineer who launched a movement of pro-nuclear scientists called Sauvons le climat (‘Save the climate’), believes that ‘current waste can be stored on the surface or at subsurface level with no consequences as yet observed for public health’. The waste will be monitored by teams of engineers whose knowledge regarding nuclear development is constantly improving. The waste should cool down for a period ranging from a few dozen to a hundred years before being placed in a final storage place. Therefore, we have time to develop new technologies, and safety will only improve over time.
French law, like others in the world, even formally introduced the concept of ‘reversibility’: the possibility of bringing back to the surface, at least for a period of 100 years, packets of waste stored in deep geological layers. Either because we have found a use for some of the material it contains, or because we have discovered more effective techniques for rendering the waste harmless.
In fact, with more haste less speed, the concept of ‘waste’ itself could even become more flexible. Radioactive ‘waste’ is a material for which we do not intend any later use. If we find a use for it, it is not waste anymore…
Serial reprocessing
The countries differ in their ideas of re-use. In France, spent fuel is processed in order to recover uranium and plutonium, which are then re-used to manufacture a fuel called Mox. The rest – 1/30th by weight, roughly speaking – is vitrified in giant glass cubes. The Russians, Japanese and Indians also do this.
Others, such as Germany, Switzerland and Belgium have their waste reprocessed elsewhere, especially in France. The US, the UK, Sweden and the Ukraine have abandoned reprocessing in favor of direct storage in their respective countries, but some are thinking of returning to reprocessing. Still others (Canada, Korea, Taiwan etc…) have never engaged in reprocessing and have, from the very beginning, opted for direct storage. In this case, the spent fuel is considered as waste and stored right after its removal from the reactor.
Removal therefore greatly reduces the volume of waste to be processed. But we are not quite sure what to do about Mox once it has been consumed. Frédéric Marillier from Greenpeace has some concerns. ‘Of course, Areva removes two-thirds of the nuclear waste produced by EDF power plants and produces a new fuel, called Mox. This mixture of natural uranium and plutonium may entail some serious management problems in the longer term – irradiated Mox is more radioactive and hotter than conventional irradiated fuel – and as far as military proliferation is concerned, 6 to 10 kilos of plutonium is all it takes to make a bomb with the power of Hiroshima’, he stressed.
What worries the anti-nuclear activists the most is that this policy of reprocessing – in which they reduce the waste but at the same time produce a ‘hotter » fuel – will be continued in the next generation of reactors.
Presently, after recycling, the waste is vitrified without being sorted. They are currently studying a more rigorous separation between light, very radioactive and short life products, which could be re-used, and heavy nuclei that are not as radioactive but have a long life, called actinides. The latter can be ‘broken’ in fast neutron reactors of the 4th generation, which will start being built towards the middle of this century.
The French Superphénix nuclear power plant was a precursor. However, it was a lightning rod for the violent opposition of all the militant anti-nuclear activists. When the Socialist prime minister Lionel Jospin in 1997 negotiated with the Greens to obtain their participation in government, the price he had to pay was to abandon the Superphénix, something the ‘pro’ nuclear activists still have not managed to swallow…
Over and above the fact that they solve the problem of the rarity of uranium, these new 4th generation reactors would also make it possible to reprocess that troublesome irradiated Mox. Nuclear physicists know this: reprocessing today can never be truly justified unless we commit to new reactors in the future.
The upshot is that nuclear is necessary to…ensure the waste that it itself produces is properly managed. If we stop, we will no longer learn what to do with irradiated fuels and we will lose the human skill sets necessary to manage the storage. For anti-nuclear activists, though, reasoning such as this clearly puts us on a collision course with the infernal machine.
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Études de traduction
Master's degree - Stanford University
Expérience
Années d'expérience en traduction : 24. Inscrit à ProZ.com : Mar 2009.